Histoire d'image : coucher de soleil sur Teysachaux

 

Journée magnifique. J’approche des pentes raides de Teysachaux, petite montagne perchée à 1909 mètres dans le prolongement du Moléson. La traversée des deux sommets été comme hiver est une randonnée panoramique offrant une vue imprenable sur les plateaux vaudois et fribourgeois. Si l’atmosphère est sec il est tout à fait possible de contempler du sud au nord les Alpes, le Léman et la chaîne du Jura - le lac de Neuchâtel et même les alpes bernoises. Quelle beauté !

Je me trouve donc au pieds de la montagne. Devant moi, des pentes à plus de 30%. Je m’arrête pour contempler les remparts jonchés d’épineux groupés en bosquets. Au travers des jumelles, je recherche une ligne de faiblesse pour attaquer la montagne.

Deux rapaces voltigent à flan de falaises. Certainement des buses juvéniles. Leur vol joueur, irrégulier et agressif au raz du terrain témoigne de leur jeunesse. Cela me fait penser à un entrainement de voltige acrobatique. Je décide de m’approcher. Après tout, l’appétit vient en mangeant.

 

Une buse juvénile virevoltant dans les airs et rasant les falaises verticales de Teysachaux

J’attaque la pente. Raide, pleines de touffes d’herbes glissantes, de boutons d’or et autres fleurs de printemps. Tellement de couleurs, c’est si sauvage ici. ! J’atteins les restes d’un névé. j’ai bien fait 150 mètres de dénivelés en droite ligne. Il fait chaud ! Je regarde ma montre. 18h30. Le soleil est encore haut dans le ciel.

Soudain, un bruit étrange - un soufflement mélangé à un sifflement - long et constant retenti. Ce n’est pas loin. Quelques dizaines de mètres tout au plus. Je lève les yeux. Au-dessus de moi, dans les rochers se dresse un magnifique chamois mâle. C’est lui qui me siffle et semble vouloir me dire : ne va pas plus loin.

 

Et soudain le sifflement du chamois retentit. Il était là, à quelques mètres.

Ok. pense-je. Je regarde en bas. C’est vrai que c’est quand même raide par là. Je lève à nouveau les yeux. Le sommet est à quelques centaines de mètres maintenant - il suffirait que je m’engouffre dans ce couloir situé plein ouest - dans le pierrier. Je m’aiderais des racines et des rochers pour franchir un petit ressaut et là j’atteindrais une plateforme herbeuse idéale pour attendre le coucher du soleil…

 

Coucher de soleil sur la plaine vaudoise depuis la plateforme herbeuse de Teysachaux
Nicolas

Dès l'enfance, mon besoin de découvrir et d'explorer la nature était animé par ce bois qui longeait notre propriété. Ce petit sentier était une porte ouverte sur un monde mystérieux et envoûtant qui éveillait sans cesse ma curiosité et ma fascination pour le vivant.

C'est là que j'ai découvert la rivière et la forêt, des merveilles qui ont profondément marqué mon esprit et ma volonté d’explorer le monde de la nature: Toujours plus loin, toujours plus profondément.

Précédent
Précédent

04.10-07.10 - Atelier safari photo : sur les traces de l'ours brun

Suivant
Suivant

concours international de photographie AVIC30PHOTOCONTEST 2019